A la différence du marbre qui se crée dans la masse, le mien (en papier) est travaillé à la surface.
Je rassemble plusieurs temporalités pour créer des sortes de strates, les feuilles sont le résultat de la rencontre entre l'élément eau et la pulpe.




Pour figurer le marbre et rendre son aspect minéral, je choisi de figer un instant quasi impalpable que j'observe dans cette
texture très fluide et organique.






Créer cette matière, elle-même générée par le temps et les éléments dans la nature, la faire apparaître ici à l'atelier, artisanalement, trouver les gestes, y mettre les mains, m’anime à mettre en parallèle mon travail à celui d'une faussaire.

Aborder le trompe l'œil comme réponse aux dérives de l'anthropocène.
Le faux, pour son aptitude à tromper l'œil, en projection de notre condition humaine, me conforte dans une pensée du durable. L'art et la décoration, qui ont toujours été sujet à nos goûts, à nos mœurs, pourraient-ils dès lors adopter un tournant, à l'heure ou les matières premières viennent à manquer? (une réflexion sur le statut du matériau et des techniques dans une perspective émancipatrice par rapport à nos conditions humaines = l'anthropocène ).

La main humaine au service de nos envies pour imiter et leurrer l'œil plutôt que l'exploitation de nos matières premières. Et la nature toujours première inspiratrice.




Juin 23